Ci-gît, CBD

Quand tu tapes « CBD Johannesburg » sur Google, les suggestions de recherche tournent autour de hijacking, ou attaques à main armée. Le CDB – Central Business Disctrict – c’est donc le quartier où il est déconseillé de mettre un orteil blanc après 16h. De toute façon le coin devient un sinistre no man’s land bétonné. Il rappelle les downtowns américains d’où les familles moyennes fuirent vers les banlieues prospères. Et pourtant, s’il reste dans ce coin des enclaves sordides repaire des dealers et autres malfrats, la zone interdite serait de nouveau en odeur de sainteté. Le pont à haubans Nelson Mandela Bridge est le plus long du genre en Afrique du Sud et symbolise la renaissance du centre ville ; Main Street, artère principale du vieux quartier d’affaires de Joburg, abrite de nombreux sièges de compagnies minières toujours actives ; le Carlton Centre, le Top of Africa avec ses 223 mètres et 50 étages, domine fièrement la ville ; au Ghandi Square se dresse la statue du Mahatma et l’immeuble où Mandela exerça son métier d’avocat.

Donc oui, en raison de son histoire politique et sociale, Johannesburg n’est pas une ville comme les autres. Dans le CBD il est conseillé de ne pas parader en sac un peu chic, exhiber ses bijoux et brandir son appareil photo. De ne pas s’éloigner des rues les plus fréquentées. De faire profil bas. J’ai profité d’une sortie scolaire de la classe de ma fille pour aborder ce quartier dont la mauvaise réputation n’est hélas pas usurpée. En adoptant un comportement décontracté et en respectant les précautions de sécurité de base, il est possible d’appréhender cette partie de la ville dans sa réalité d’aujourd’hui et d’échanger des mots bienveillants avec des hommes heureux et fiers que des Blancs arpentent leur territoire. Une nécessité.